L’ENCYCLOPÉDIE – AL – compilado (4)

ALKAHEST ou ALCAHEST. “Paracelse et Vanhelmont, ces deux ilustres adeptes, déclarent expressément qu’il y a dans la nature un certain fluide capable de réduire tous les corps sublunaires, soit homogenes, soit hétérogenes, en la matière primitive dont ils sont composés, ou en une liqueur homogene et potable, qui s’unit avec l’eau et les sucs du corps humain, et retient néanmoins ses vertus séminales, et qui étant remêlée avec elle-même, se convertit par ce moyen en une eau pure et élémentaire; d’où, comme se le font imaginés ces deux auteurs, elle réduirait enfin toutes choses en eau.”

Boyle en était si entêté, qu’il avoue franchement qu’il aimerait mieux posseder l’alkahest, que la pierre philosophale même.”

Metalinguagem: “Or comme il lui arrive solvente le transposer les lettres des mots, et de se servir d’abréviations, et d’autres moyens de déguiser la pensée, comme lorsqu’il écrit mutratar pour tartarum, mutrin pour nitrum; on croit qu’alkahest peut bien être ainsi un mot déguisé; de-là quelques-uns s’imaginent qu’il est formé d’alkali est, & par conséquent que c’est un sel alkali de tartre volatilisé. (…)

Dautres prétendent qu’alkahest vient du mot Allemand algueist, comme qui dirait entierement spiritueux ou volatil; d’autres veulent qu’il soit pris de saltz-gueist, c’est-à-dire, esprit de sel; car le menstrue [solvente!] universel doit être, à ce qu’on prétend, tiré de l’éau, & Paracelse lui-même appelle le sel, le centre de l’eau, où les métaux doivent mourir, &c.”

“4°. L’alkahest n’éprouve aucun changement ni diminution de force en dissolvant les corps sur lesquels il agit; c’est pourquoi il ne souffre aucune réaction de leur part, étant le seul menstrue inaltérable dans la nature.”

 

ALLEGORIE. “L’allégorie n’est proprement autre chose qu’une métaphore continuée, qui sert de comparaison pour faire entendre un sens qu’on n’exprime point, mais qu’on a en vûe.” “l’on sait assez quelle carrière les Rabbins ont donnée à leur imagination dans le Talmud & dans leurs autres Commentaires.” “Les Payens eux-mêmes faisaient grand usage des allégories, & cela avant les Juifs; car quelques-uns de leurs Philosophes voulant donner des sens raisonnables à leurs fables & à l’histoire de leurs dieux, prétendirent qu’elles signifiaient toute autre chose que ce qu’elles portaient à la lettre; & de là vint le mot d’allégorie, c’est-à-dire un discours qui, à le prendre dans son sens figuré A’LLO\AGOREUEI, signifie toute autre chose que ce qu’il énonce.”

M. de la Nause dans un discours sur l’origine & l’antiquité de la cabale, inséré dans le tome IX. de l’Académie des Belles-Lettres, prétend que ce n’était point pour se cacher, mais pour se mieux faire entendre, que les Orientaux employaient leur style figuré, les Egyptiens leurs hiéroglyphes, les Poètes leurs images, & les Philosophes la singularité de leurs discours, qui étaient autant d’especes d’allégories. En ce cas il faudra dire, que l’explication était plus obscure que le texte, & l’expérience le prouva bien; car on brouilla si bien les signes figuratifs avec les choses figurées, & la lettre de l’allégorie avec le sens qu’on prétendait qu’elle enveloppait, qu’il fut très-difficile, pour ne pas dire impossible, de démêler l’un d’avec l’autre. Les Platoniciens surtout donnaient beaucoup dans cette méthode; & le desir de les imiter en transportant quelques-unes de leurs idées aux mystères de la véritable religion, enfanta dans les premiers siècles de l’Église les hérésies des Marcionites, des Valentiniens, & de plusieurs autres compris sous le nom de Gnostiques.”

Une faible fable.

 

ALLIANCE. “Sicut in Adam omnes moriuntur, ita in Christo omnes vivisicabuntur” “Et le Seigneur parlant au serpent, dit: Je mettrai une inimitié entre toi & la femme, entre ta race & la sienne; elle te brisera la tête, & tu l’attaqueras en secret par le talon. La postérité de la femme qui doit briser la tête du serpent est le Messie; par sa mort il a fait périr le diable, qui avoit l’empire de la mort: Ut per mortem destrueret eum qui habebat mortis imperium, id est diabolum. 1. Cor. xv. 22 [15:22]. Rom. v. 12. 19 [5:12-19]. Genes. iii. 15 [3:15]. Hebr. ii. 14 [2:14].” “Cette alliance fut renouvellée 121 ans après; lorsque les eaux du Déluge s’étant retirées, & Noé étant sorti de l’arche avec sa femme & ses enfans, Dieu lui dit: Je vais faire alliance avec vous & avec vos enfans après vous, & avec tous les animaux qui sont sortis de l’arche, ensorte que je ne ferai plus périr toute chair par les eaux du Déluge; & l’arc-en-ciel que je mettrai dans les nues sera le gage de l’alliance que je ferai aujourd’hui avec vous. Genes. IX. viii. ix. x. xi [9:8-11].

“Toutes ces alliances ont été générales entre Adam & Noé, & toute leur postérité: mais celle que Dieu fit dans la suite avec Abraham, fut plus limitée; elle ne regardoit que ce Patriarche & sa race, qui devoit naître de lui par Isaac. Les autres decendans d’Abraham par Ismael & par les enfans de Cethura, n’y devoient point avoir de part. La marque ou le sceau de cette alliance fut la circoncision; que tous les mâles de la famille d’Abraham devoient recevoir le huitieme jour après leur naissance”

 

ALLUSION. “Une observation à faire sur les allusions en général, c’est qu’on ne doit jamais les tirer que de sujets connus, ensorte que les auditeurs ou les lecteurs n’ayent pas besoin de contention d’esprit pour en saisir le rapport, autrement elles sont en pure perte pour celui qui parle ou qui écrit.”

 

ALPARGATES, ce sont des sortes de souliers qui se font avec le chanvre. On prend le chanvre quand il est prêt à être filé, on le tord avec les machines du Cordier; on le natte à deux brins; on coud cette natte en la reployant sans cesse sur elle-même, plus ou moins, selon que la largeur de l’empeigne & des quartiers le demande; elle forme tout le dessus du soulier. Le Cordonnier ajuste la semelle à ce dessus, comme s’il étoit de cuir, & l’alpargate est faite. Il y a des alpargates d’hyver & d’été. Celles d’été sont d’une natte extrèmement légere & fine. Celles d’hyver sont d’une natte plus épaisse & plus large, & cette natte est encore soûtenue en-dessous par une fourrure ou piquûre de laine ou de coton.”

 

ALTERCATION, s. f. (Jurispr.) léger démêlé entre deux amis ou deux personnes qui se fréquentent. Ce mot vient du Latin altercari, qui signifioit simplement converser, s’entretenir ensemble. Ils n’ont pas ensemble de querelle formée: mais il y a toûjours quelques petite altercation entre eux.”

L’ENCYCLOPÉDIE – AD

Ad

* ADAD ou ADOD, s. m. (Myth.) divinité des Assyriens, que les uns prennent pour le soleil, d’autres pour cet Adad qui fut étouffé par Azael qui lui succéda, & qui fut adoré ainsi qu’Adad par les Syriens, & surtout à Damas, au rapport de Josephe. Antiq. Judaïq.

ADAM. “Ce n’est pas précisément comme nom propre, mais comme nom appellatif, que nous plaçons dans ce Dictionnaire le nom d’Adam, qui désigne tout homme en général, & répond au grec A’NTRWPO; qui répond au Grec PURRO\, & au Latin rufus [rubro; vermelho], à cause de la couleur roussâtre de la terre, dont, selon les Interpretes, Adam avoit été tiré.”

Il faut nécessairement en revenir à ce double état de félicité & de misère, de foiblesse & de grandeur, pour concevoir comment l’homme, même dans l’état présent, est un composé si étrange de vices & de vertus, si vivement porté vers le souverain bien, si souvent entraîné vers le mal, & suet à tant de maux qui paroissent à la raison seule les châtimens d’un crime commis anciennement. Les Payens même avoient entrevû les ombres de cette vérité, & elle est la base fondamentale de leur métempsycose, & la clé unique de tout le système du Christianisme.”

S. Augustin est le premier qui les ait développés à fond, & prouvé solidement l’un & l’autre dans ses écrits contre les Manichéens & les Pélagiens; persuadé que pour combattre avec succès ces deux Sectes opposées, il ne pouvoit trop insister sur l’extrème différence de ces deux états, relevant contre les Manichéens le pouvoir du libre arbitre dans l’homme innocent, & après sa chûte, la force toute-puissante de la grace pour combattre les maximes des Pélagiens”

On demande, 1°, combien de tems Adam & Eve demeurerent dans le jardin de délices. Quelques-uns les y laissent plusieurs années, d’autres quelques jours, d’autres seulement quelques heures. Dom Calmet pense qu’ils y pûrent demeurer 10 ou 12 jours, & qu’ils en sortirent vierges.

2°. Plusieurs auteurs Juifs ont prétendu que l’homme & la femme avoient été créés ensemble & collés par les épaules ayant quatre piés, quatre mains & deux têtes semblables en tout, hors le sexe, & que Dieu, leur ayant envoyé un profond sommeil, les sépara & en forma deux personnes: idée qui a beaucoup de rapport aux Androgynes de Platon. Voyez Androgyne. Eugubin [Agostino Steuco, italiano do séc. XVI, dono de antiquário e contra-reformista], in Cosmopoeia, veut qu’ils aient été unis, non par le dos, mais par les côtés; ensorte que Dieu, selon l’Écriture, tira la femme du côté d’Adam: mais cette opinion ne s’accorde pas avec le texte de Moyse, dans lequel on trouveroit encore moins de traces de la vision extravagante de la fameuse Antoinette Bourignon [misticista do séc. XVII], qui prétendoit q’Adam avoit été créé hermaphrodite, & qu’avant sa chûte il avoit engendré seul le corps de Jesus-Christ.

JOÃO E O PÉ-DE-ADÃO: “3°. On n’a pas moins débité de fables sur la beauté & la taille d’Adam. On a avancé qu’il étoit le plus bel homme qui ait jamais été, & que Dieu, pour le former, se revêtit d’un corps humain parfaitement beau. D’autres ont dit qu’il étoit le plus grand géant qui eût jamais été, & ont prétendu prouver cette opinion par ces paroles de la Vulgate, Josué, ch. XIV: Nomen Hebron ante vocabatur Cariath-Arbé, Adam maximus ibi inter Enachim situs est; mais dans le passage le mot Adam n’est pas le nom propre du premier homme, mais un nom appellatif qui a rapport à arbé; ensorte que le sens de ce passage est: cet homme (Arbé) étoit le plus grand ou le père des Enachims. Sur ce fondement, & d’autres semblables, les Rabbins ont enseigné que le premier homme étoit d’une taille si prodigieuse, qu’il s’étendoit d’un bout du monde jusqu’à l’autre, & qu’il passa des isles Atlantiques dans notre continent sans avoir au milieu de l’Océan de l’eau plus haut que la ceinture: mais que depuis son péché Dieu appesantit sa main sur lui, & le réduisit à la mesure de 100 aunes [medida francesa antiga =~ 73m]. D’autres lui laissent la hauteur de 900 coudées, c’est-à-dire, de plus de 1.300 piés [circa 400m], & disent que ce fut à la prière des Anges effrayés de la première hauteur d’Adam, que Dieu le réduisit à celle-ci.”

Ísis e o Pé-d’Aquiles

C’est sans fondement qu’on lui attribue l’invention des lettres hébraïques, le Pseaume XCI & quelques ouvrages supposés par les Gnostiques & d’autres Novateurs.”

ADAMITES ou ADAMIENS. “ils prirent le nom d’Adamites, parce qu’ils prétendoient avoir été rétablis dans l’état de nature innocente, être tels qu’Adam au moment de sa création, & par conséquent devoir imiter sa nudité. Ils détestoient le mariage, soûtenant que l’union conjugale n’auroit jamais eu lieu sur la terre sans le péché, & regardoient la joüissance des femmes en commun comme un privilége de leur prétendu rétablissement dans la Justice originelle. Quelqu’incompatibles que fussent ces dogmes infames avec une vie chaste, quelques-uns d’eux ne laissoient pas que de se vanter d’être continens, & assûroient que si quelqu’un des leurs tomboit dans le péché de la chair, ils le chassoient de leur assemblée, comme Adam & Eve avoient été chassés du Paradis terrestre pour avoir mangé du fruit défendu; qu’ils se regardoient comme Adam & Eve, & leur Temple comme le Paradis. Ce Temple après tout n’étoit qu’un soûterrain, une caverne obscure, ou un poële dans lequel ils entroient tout nuds, hommes & femmes [mangá Berserk!]; & là tout leur étoit permis, jusqu’à l’adultère & à l’inceste, dès que l’ancien ou le chef de leur société avoit prononcé ces paroles de la Genese 1:22: Crescite & multiplicamini. Théodoret ajoûte que, pour commettre de pareilles actions, ils n’avoient pas même d’égard à l’honnêteté publique, & imitoient l’impudence des Cyniques du paganisme. Tertullien assûre qu’ils nioient avec Valentin l’unité de Dieu, la nécessité de la prière, & jaitoient le martyre de folie & d’extravagance. Saint Clément d’Alexandrie dit qu’ils se vantoient d’avoir des livres secrets de Zoroastre, ce qui a fait conjecturer à M. de Tillemont qu’ils étoient adonnés à la magie. Epiph. hoers. 52. Théodoret, liv. I. hicar. fabular. Tertull. contr. Prax. c. 3. & in Scorpiac. c. 15. Clem. Alex. Strom. lib. 1. Tillemont, ome Il. page 280.

Tels furent les anciens Adamites. Leur secte obscure & détestée ne subsista pas apparemment longtems, puisque Saint Epiphane doute qu’il y en eût encore, lorsqu’il écrivoit: mais elle fut renouvellée dans le XIIe siècle par un certain Tandème connu encore sous le nom de Tanchelin, qui sema ses erreurs à Anvers sous le regne de l’Empereur Henri V. Les principales étoient qu’il n’y avoit point de distinction entre les Prêtres & les laïcs, & que la fornication & l’adultere étoient des actions saintes & méritoires. Accompagné de 3000 scélérats armés, il accrédita cette doctrine par son éloquence & par ses exemples; sa secte lui survécut peu, & fut éteinte par le zele de Saint Norbert.

D’autres Adamites reparurent encore dans le XIVe siecle sous le nom de Turlupins & de pauvres Frères, dans le Dauphiné & la Savoie. Ils soûtenoient que l’homme arrivé à un certain état de perfection, étoit affranchi de la loi des passions, & que bien loin que la liberté de l’homme sage consistât à n’être pas soûmis à leur empire, elle consistoit au contraire à secouer [romper] le joug des Lois divines. Ils alloient tous nuds, & commettoient en plein jour les actions les plus brutales. Le Roi Charles V secondé par le zele de Jacques de Mora, Dominicain & Inquisiteur à Bourges, en fit périr plusieurs par les flammes [que interessante contraste…]; on brûla aussi quelques-uns de leurs livres à Paris dans la Place du marché aux pourceaux, hors la rue Saint Honoré.”

Picard trompoit les peuples par ses prestiges, & se qualifioit fils de Dieu: il prétendoit que comme un nouvel Adam il avoit été envoyé dans le monde pour y rétablir la loi de nature, qu’il faisoit surtout consister dans la nudité de toutes les parties du corps, & dans la communauté des femmes. Il ordonnoit à ses disciples d’aller nuds par les rues & les places publiques, moins réservé à cet égard que les anciens Adamites, qui ne se permettoient cette licence que dans leurs assemblées. Quelques Anabaptistes tenterent en Hollande d’augmenter le nombre des sectateurs de Picard: mais la séverité du Gouvernement les eut bientôt dissipés. Cette secte a aussi trouvé des partisans en Pologne & en Angleterre: ils s’assemblent la nuit; & l’on prétend qu’une des maximes fondamentales de leur société est contenue dans ce vers,

Jura, perjura, secretum prodere noli.

Quelques Savans sont dans l’opinion que l’origine des Adamites remonte beaucoup plus haut que l’établissement du Christianisme: ils se fondent sur ce que Maacha mère d’Asa, Roi de Juda, étoit grande Prêtresse de Priape, & que dans les sacrifices nocturnes que les femmes faisoient à cette idole obscène, elles paroissoient toutes nues. Le motif des Adamites n’étoit pas le même que celui des adorateurs de Priape; & l’on a vû par leur Théologie qu’ils n’avoient pris du Paganisme que l’esprit de débauche, & non le culte de Priape. Voyez Priape. (G)”

* ADARGATIS ou ADERGATIS ou ATERGATIS, (Myth.) divinité des Syriens, femme du dieu Adad. Selden prétend qu’Adargatis vient de Dagon par corruption. C’est presqu’ici le cas de l’épigramme: Mais il faut avouer aussi qu’en venant de-là jusqu’ici elle a bien changé sur la roue. On la prend pour la Derecto des Babyloniens & la Venus des Grecs.”

* ADONAÏ, s. m. (Théol.) est, parmi les Hébreux, un des noms de Dieu, & signifie Seigneur. Les Massoretes ont mis sous le nom que l’on lit aujourd’hui Jehova, les points qui conviennent aux consonnes du mot Adonaï, parce qu’il étoit défendu chez les Juifs de prononcer le nom propre de Dieu, & qu’il n’y avoit que le Grand-Prêtre qui eût ce privilége, lorsqu’il entroit dans le Sanctuaire. Les Grecs ont aussi mis le mot Adonaï à tous les endroits où se trouve le nom de Dieu. Le mot Adonaï est dérivé d’une racine qui signifie base & fondement, & convient à Dieu, en ce qu’il est le soûtien de toutes les créatures, & qu’il les gouverne. Les Grecs l’ont traduit par XURIO, & les Latins par Dominus. Il s’est dit aussi quelquefois des hommes, comme dans ce verser du Pseaume 104. Constituit eum Dominum doms suoe, en parlant des honneurs auxquels Pharaon éleva Joseph, où le texte hébreu porte: Adonaï. Genebrard, le Clerc, Cappel, de nomine Dei Tetragramm. (G)”

* ADONÉE, (Myth.) nom que les Arabes donnoient au Soleil & à Bacchus, qu’ils adoroient. Ils offroient au premier tous les jours de l’encens & des parfums.”

ADOPTIENS, s. m. pl. (Théolog.) hérétiques du huitieme siecle, qui prétendoient que Jesus-Christ, en tant qu’Homme, n’étoit pas fils propre ou fils naturel de Dieu, mais seulement son fils adoptif.”

* ADRAMELECH, s. m. (Myth.) faux Dieu des Sépharraïmites, peuples que les Rois d’Assyrie envoyerent dans la Terre-sainte après que Salmanazar eut détruit le Royaume d’Israël. Les adorateurs d’Adramelech faisoient brûler leurs enfans en son honneur. On dit qu’il étoit représenté sous la forme d’un mulet [mula], d’autres disent sous celle d’un paon [pavão].”

* ADRASTÉE ou ADRASTIE, s. f. (Myth.) Divinité autrement appellée Nemesis, fille de Jupiter & de la Nécessité, ou, selon Hésiode, de la Nuit: c’étoit la vangeresse des crimes. Elle examinoit les coupables du haut de la sphere de la lune où les Egyptiens l’avoient reléguée.”

ADULTÈRE. “Les anciens Romains n’avoient point de loi formelle contre l’adultere; l’accusation & la peine en étoient arbitraires. L’Empereur Auguste fut le premier qui en fit une, qu’il eut le malheur de voir exécuter dans la personne de ses propres enfans: ce fut la loi Julia, qui portoit peine de mort contre les coupables: mais, quoiqu’en vertu de cette loi, l’accusation du crime d’adultere fût publique & permise à tout le monde, il est certain néanmoins que l’adultere a toûjours été consideré plûtôt comme un crime domestique & privé, que comme un crime public; ensorte qu’on permettoit rarement aux étrangers d’en poursuivre la vengeance, surtout si le mariage étoit paisible, & que le mari ne se plaignît point.

A présent, dans la plûpart des contrées de l’Europe, l’adultere n’est point réputé crime public; il n’y a que le mari seul qui puisse accuser sa femme: le Ministère public même ne le pourroit pas, à moins qu’il n’y eùt un grand scandale”

Lycurgue punissoit un homme convaincu d’adultere comme un parricide; les Locriens lui crevoient les yeux; & la plûpart des peuples orientaux punissent ce crime très-séverement.” “En Espagne on punissoit le coupable par le retranchement des parties qui avoient été l’instrument du crime.” “En Pologne, avant que le Christianisme y fût établi, on punissoit l’adultere & la fornication d’une façon bien singuliere. On conduisoit le criminel dans la place publique; là on l’attachoit avec un crochet [gancho] par les testicules, lui laissant un rasoir [lâmina] à sa portée; de sorte qu’il falloit de toute nécessité qu’il se mutilât lui-même pour se dégager; à moins qu’il n’aimât mieux périr dans cet état.”

Les lois concernant l’adultere sont à présent bien mitigées. Toute la peine qu’on inflige à la femme convaincue d’adultere, c’est de la priver de sa dot & de toutes ses conventions matrimoniales, & de la reléguer dans un monastere. On ne la fouette [chicoteia] même pas, de peur que si le mari se trouvoit disposé à la reprendre, cet affront public ne l’en détournât.”

Il y eut un tems où les Lacédemoniens, loin de punir l’adultere, le permettoient, ou au moins le toléroient, à ce que nous dit Plutarque.

L’adultere rend le mariage illicite entre les deux coupables, & forme ce que les Theologiens appellent impedimentum criminis.”